Mon bide fait un bide
Scrogn | 27 mars 2007Ô que j’aime les dimanches matins ! Ceux-là même qui vous permettent en toute impunité de traîner en pyjama sans figure humaine (mais vu ma gueule, je n’ai pas de reproche à lui faire), en pantoufles qui exhibent fièrement de gros orteils, avec la mèche résolument rebelle et sans la douche (repoussée à 10 heures). Pas sexy, la fille… Mais elle s’en moque É-PER-DU-MENT et elle assume… Du moins elle assumait jusqu’à la semaine dernière. Voui… Mon paradis dominical est à jamais perdu…
Je me prélassais (j’étais avachie) dans mon fauteuil favori (le seul vague canapé de ma bicoque, donc je n’ai pas le choix) à stimuler (à m’abrutir) devant un document intellectuel (les dessins animés des mouflets), entourée de mes petits amours angéliques (les affreux). Soudain, et je me demande bien pourquoi, j’ai éprouvé le besoin irrésistible de m’étirer dans un mouvement magnifiquement félin afin de signifier au monde entier (et surtout à mes mâles) que j’étais : … bien… Tout bêtement…
Les bras en l’air, je rugissais ma béatitude dans un long « han » de porteur d’eau. Ou d’un haltérophile. Ou d’un cruciverbiste qui a fini sa grille. Ou d’un éternel constipé qui… euh… Bon, bref…
C’est fou ce que de petits détails ont le don de vous bouffer la vie, au moment même où vous avez l’outrecuidance de la trouver belle. Car, qui lève les bras fait immanquablement remonter le t-shirt innommable et trop court que vous avez relégué, sans regret, au registre de votre garde-robe de nuit, de votre tenue de jardinage ou de votre combinaison de bricolage.
« T-shirt trop court », l’expression est dite et elle est révélatrice. C’est donc en toute logique que le Crapulet a pu admirer la carte routière, que dis-je, l’atlas entier ! qui s’affichait en gros plan sur le bide de sa génitrice.
» Mômaaaaaaan ? C’est quoi ces bobos que tu as sur le ventre ? »
Mes abdos ont rarement aussi bien travaillé, en ramenant promptement mes épaules vers mes cuisses (sauf peut-être lors de la lecture d’une création de Mère Indigne, dans le bon vieux temps… Mais j’avais en plus, les zygomatiques en purée….dans le temps… BOUHOUHOUHOUHOU !!!). Je disais ? Ah, voui :
« Euh… ce n’est rien, rien du tout, mon amour… »
« Mais si, j’ai vu ! Tu as pleins de bobos sur le ventre ! »
Aaarrrgghh ! J’étais coincée… Comme la souris dans un angle du mur, face à un matou affamé. Comme un petit pois sauvagement épinglé par une fourchette. Comme la production de l’éternel constipé dans les évacuations… euh… bon bref…
C’est vrai quoi ! Pouvais-je lui souiller sa douce innocence en lui claquant abruptement entre les deux oreilles qu’il s’agit de vulgaires vergetures ? Celles pour lesquelles j’avais dépensé en vain une petite fortune en crèmes dite « miraculeuses » contre ce fléau, durant mes grossesses ? D’ailleurs, j’aurai pu passer ma carte bancaire sur les flancs que le résultat aurait été le même… et moins catastrophique pour notre compte.
Donc, mentons gaiement.
Bon, je réfléchis encore un poil et je vous reviens… Mais seulement si vous insistez…
Â
Mais j’insiste, allez! Moi aussi, j’essaie de trouver une réponse…. et le mouflet aura bientôt 12 ans !!!
T’as fait ma journée ma belle. Drôle. Surtout avec ces allusions interrompues aux constipés. J’en redemande. Va falloir que j’aille fouiller plus à fond dans… tes archives.
Pouahaha! T’es folle! Bien sûr qu’on veut la suite… Parce que bien franchement, j’ai beau chercher, je ne saurais pas quoi lui donner comme réponse autre que l’explication plate de ce qu’est une vergeture. Tu pourrais lui inventer un conte où les vergetures deviendraient d’immenses fleuves magiques traînant des rubis… euh… Ou juste lui dire que dans une autre vie, tu étais un zèbre, tiens!